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Comment je suis devenue... Responsable com' 

Un jour, j'ai informé mes parents : "Plus tard, je serai ingénieur dans les étoiles". Ils m'ont répondu : "Avec tes notes en maths et ton sens de la science, ça risque d'être compliqué".

 

Au lieu de regarder le ciel, j'ai alors regardé la télé. Le tour de France. Chaque été. À 8 ans, je reconnaissais tous les coureurs cyclistes rien qu'à leur coup de pédale.

J'ai alors décrété : "Plus tard, je serai journaliste sportif et je serai sur la moto avec Jean-René Godart pour commenter les épreuves". J'ai commencé à rédiger. J'ai pédalé aussi.

 

Au lycée, j'ai choisi section littéraire. J'ai écrit. Beaucoup. Sur Rousseau, Zola, Hugo, Balzac.... J'ai philosophé aussi : descente dans la caverne avec Platon, culture de la raison avec Pascal...

 

Je suis partie à la fac. Pour être journaliste. Il faut un socle solide de culture générale qu'ils disaient. Entre les langues et le droit, je n'ai pas pu me décider. J'ai pris les deux. J'ai travaillé. Énormément. Code civil, code pénal, droit constitutionnel, dictatures latino-américaines, la Baie des Cochons, Guernica, les pionniers d'Amérique... J'ai tout appris. Même à calculer la période légale de conception. Et toc pour les maths !

 

Avec ces deux valises, je me suis posée à l'ISCPA. Diplôme : journalisme. J'y suis rentrée en voulant faire de la télé, je suis tombée amoureuse de la radio. L'instantanéité, la proximité, les jeux du son. J'ai cultivé toutes les écritures : interview, portrait, concise, fleuve. Pendant trois ans, je me suis droguée à France Info, endormie en lisant trois journaux, pris la pause du mercredi avec le Canard Enchaîné. Mon horizon s'est considérablement élargi, ma timidité s'est effacée, commenter le Tour de France était oublié.

 

Mais ma curiosité n'était pas encore pleinement assouvie. Je me suis dit : et les Saxons, ils le pratiquent comment le journalisme ? Je me suis rappelée de "Skippy le kangourou" et de mon désir de découvrir l'Australie. Je suis partie. Toute seule. Après 24 heures de vol, j'ai pensé : "T'es complètement tarée". Un an plus tard, je ne voulais plus rentrer. J'ai marché avec les serpents, évité un requin à Bondi Beach, assassiné plusieurs gros cafards, jonglé entre trois jobs, repris l'école et décroché un poste de journaliste dans un journal local.

 

Au retour, mon ancien prof de droit de la presse m'a demandé : écrire un livre sur l'excellence industrielle nord-ardéchoise, ça vous tente ? J'ai horrreur du vide, j'ai dit d'accord. J'ai rencontré 50 chefs d'entreprise, pris 250 photos, roulé 1 000 km, coincé la voiture dans la neige en plein mois d'avril. Maintenant, j'ai mon nom sur Amazon.

 

La routine, je ne connais pas. Le marché de l'emploi journalistique est à la traîne ? Je tourne mon regard vers la communication. Hello Cork et l'Alliance française !

Sur le tas, j'apprends à rédiger communiqués, dossiers de presse, à organiser des reportages. Je tape aux portes des écoles, des députés, des médias. Je distribue les flyers à vélo, je me fais pourchasser par des chiens. J'ai ajouté une (plusieurs) corde(s) à mon arc. 

 

Je me dis alors : être journaliste dans l'âme est une force pour les métiers de la communication. Pourquoi ne pas allier les deux ? Vœu exaucé en rentrant chez Euralis. Nous sommes en 2009. À Pau. C'est loin, mais c'est beau.

 

J'ai rédigé 4 rapports d'activités, 50 numéros du Flash Euralis ; j'ai interviewé plus de 400 collaborateurs, tiré presque autant de portraits ; j'ai animé le comité des correspondants communication, refait trois fois l'intranet, deux fois le site corporate et changé une fois de logo ;  j'ai tout appris du maïs, des canards, des semences ; j'ai visité des abattoirs, des élevages, des usines de salades ; je me suis levée à 4 h du matin pour filmer les centres commerciaux et les oenologues ; j'ai vu la Bretagne, la Chine, l'Ukraine, tout le Sud-Ouest, du chanvre (industriel) et du maïs. Partout.

 

Puis, j'ai mis le cap sur les Landes. À la Chambre de Commerce et d'Industrie. 15 500 entreprises ressortissantes. 2 écoles.

 

J'ai créé un comité communication et une newsletter d'information interne. Rédigé deux rapports d'activité. J'ai sillonné tout le département, rencontré des dizaines de chefs d'entreprises (avec photos), changé le logo (encore), déployé le territoire graphique, piloté un appel d'offres public (apprendre à calculer la période légale de conception, ce n'était rien à côté !). J'ai organisé des événements, tourné trois vidéos pour l'école de Design et contribué à la refonte du nouveau site de l'École de Management. 

 

Après tout ça, une constante : le contenu, c'est mon dada. Sous toutes ses formes. Rencontrer, échanger, travailler en équipe. Accompagner les projets stratégiques, les expliquer. En cross canal. Créer une communauté, promouvoir des valeurs. 

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Alors j'ai mis le cap sur Bordeaux et son Crédit Agricole Aquitaine. Pendant plus de quatre ans, j'ai eu le plaisir d'accompagner la Direction générale dans la production de contenus fédérateurs et dans l'organisation des événements internes. Un jour, mon Directeur général adjoint m'a demandé : "Vous préparez tout, le contenu, les intervenants, vous nous proposez toutes ces super idées, ça vous dirait d'animer ?". J'ai répondu "d'accord !". C'était en juin 2017, en présence du Directeur général adjoint Groupe. Le virus de la scène venait alors de s'infiltrer en moi. 

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À l'automne 2019, une ancienne collègue m'écrit pour me demander si je connais quelqu'un dans la com à Nantes. Je lui "Skype", "pourquoi, tu m'embauches ?". Et me voilà débarquée en janvier en Pays-de-la-Loire où je ne connais absolument personne. Deux mois plus tard, c'est confinement et gestion de crise. Bouillon d'idées pour garder le lien avec les collaborateurs, guider la Direction générale dans ses prises de parole... c'est le grand bain direct, sans brassard. 

 

Bref, je suis désormais Responsable communication interne et institutionnelle au Crédit Agricole Atlantique Vendée. Et je prends toujours autant de plaisir à animer...

 


 

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